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CADRE THÉORIQUE 

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PAYSAGE

PAYSAGES POST-INDUSTRIELS 

Un terrain laissé à l'abandon à la suite de l'arrêt de l'activité industrielle devient une friche industrielle. Le terme paysages post-industriels est employé lorsque cette friche est requalifiée en projet en soi. La requalification d’un site industriel délaissé à la suite de l’arrêt de l’activité qu’elle soutenait est de plus en plus commun, comme dans le cas de ce projet. Plutôt que de démolir les vestiges et de repenser entièrement l’aménagement du site, certains éléments et caractéristiques significatifs du passé industriel sont conservés, puis agissent comme fondement identitaire au lieu. En d’autres termes, la requalification des paysages post-industriels, alimentée de la mémoire collective locale, établit de nouvelles dynamiques écologiques contemporaines. 

 

TIERS-PAYSAGE 

Apparu comme concept au travers d’un manifeste du même nom de l’auteur Gilles Clément, le Tiers-Paysage est a exploré afin d’analyser ce projet qui peut s’y rapprocher à certains égards. En effet, Clément définit le Tiers-Paysage comme « une quantité d'espaces indécis, dépourvus de fonction sur lesquels il est difficile de porter un nom », un délaissé, voire un « fragment partagé d'une conscience collective. » L’auteur argumente que, bien qu’actuellement délaissé par l’homme, le tiers-paysage est un lieu très riche en biodiversité. Puisqu’il apparaît à l’échelle planétaire, et ce de manière croissante, ce morceau du paysage devient important à considérer comme typologie d’espace avec un fort potentiel. Cet espace d’improductivité est idéal pour enrichir l’écosystème naturel et le loisir à l’échelle locale. 

Les institutions, comme c’est le cas ici, saisissent le morceau de tiers-paysage afin de le développer lorsqu’elles y voient un potentiel de rentabilité et de développement, bien souvent. Toutefois, lorsqu’on reconnait la richesse d’un tel lieu, certaines de ces caractéristiques peuvent être conservés afin de poursuivre ce développement écosystémique. S’il y a une vision d’ensemble, ces tiers-paysage peuvent être réintégrer en réseau afin de viser un remaillage du territoire en une entité cohérente. À nous d’analyser si c’est véritablement le cas! 

(Clément 2004) 

TIERS-LIEUX 

Le tiers-lieu se définit comme un espace flexible à vocation communautaire qui incite les échanges entre les individus de différents milieux. Certains critères ont été établit par Oldenburg pour qu’un tiers-lieu soit réellement attractif tels que la neutralité, l’ouverture, l’accessibilité et l’appartenance au lieu. Le lieu se caractérise donc, selon ce concept, davantage par ses qualités fonctionnelles et sa mixité d’usages que par ses qualités esthétiques. 

(Oldenburg 1999) 

Design urbain

 

RÉSURGENCE 

La résurgence constitue une remontée dans la vie, en activité ou en proéminence d’un élément quelconque. Bien souvent utilisé pour traiter de résurgence culturelle, notamment celle des autochtones en milieu urbain, il est pertinent d’explorer la portée de cette notion en lien avec d’autres sphères, par exemple la résurgence physique d’un repère naturel par exemple, ou la résurgence d’une mémoire collective.  

La définition française apparaît davantage de nature géologique en spécifiant la résurgence de « réapparition à l'air libre, sous forme de grosse source, de l'eau absorbée par des cavités souterraines ». Il est intéressant de faire ressortir cette définition, car il est question de la résurgence de l’eau. Dans le cas de Godsbanearealet, il y a résurgence du tracé originel d’une rivière comme déclencheur d’une mémoire collective. Il sera analysé plus précisément dans le prochain onglet comment la rivière come entité paysagère a été concrètement retrouvée et comment cette résurgence contribue à la qualité de vie urbaine et la résilience de l’aménagement urbain proposé. 

(Alexander 2002) 

 

SMARTH GROWTH 

La croissance intelligente, soit la traduction française du concept de smarth growth est un paradigme de développement urbain qui vise une alternative soutenable aux enjeux d’étalement urbain. La théorie soutient la mise en place d’une ville de forme compacte, soit par un nouveau développement ou la consolidation d’une section existante. Elle encourage aussi les déplacements actifs et inclus des principes directement liés au nouvel urbanisme, tels que la mixité, l’identité locale, la conservation des écosystèmes et la prise de décision collaborative. (Vachon, 2022) 

 

WATER SENSITIVE URBAN DESIGN (WSUD) 

Le Water sensitive urban design (WSUD) se penche sur l’intégration de la gestion de l’eau dans l’aménagement urbain. Le concept supporte autant des fondements fonctionnels qu’écologiques. En effet, des préoccupations telles que la gestion des eaux de pluies, la collecte et la distribution des eaux, ainsi que des considérations sur la réduction de la pollution et l'amélioration la santé des écosystèmes sont soulevés dans le processus de design. L’ensemble des stratégies sont intégrés et pensés comme des potentiels dans l’aménagement urbain. Par exemple, il est fréquent de voir un bassin de rétention d’eau de pluie transformé en une place publique ou un terrain de sport inondable. 

Dans toutes les situations, le Water sensitive urban design souhaite qualifier l’eau comme une ressource précieuse, plutôt que de la voir comme une nuisance à gérer. C’est donc par des infrastructures qui accueillent et qui célèbrent l’eau et ses phénomènes que le Water sensitive urban design se définit. Dans le cadre du projet, tentons-nous de contrôler la ressource ou de réellement l’intégrer dans l’aménagement? L’analyse permettra de se positionner sur le sujet.  

(Landscape Institute 2013) 

 

LANDSCAPE URBANISM 

Le landscape urbanism, c’est la volonté d’unir les notions d'architecture du paysage et de design urbain en une seule grande discipline. Il s’agit ainsi de voir le paysage comme un outil fondateur de l’organisation et l’identité urbaine. Les bases de la planification urbaine se font donc dans un premier temps par la planification et l’intégration des espaces publics, puis dans un deuxième temps, par l’aménagement des rues et du cadre bâti. Trois grands concepts clés soutiennent cette théorie : la connectivité, l’intégration des infrastructures et l’écologie (Livesey, 2009). En réfléchissant le paysage comme un tissu cohérent et intégrateur de toutes les composantes urbaines usuelles, il devient un outil pour répondre aux problématiques actuelles des villes contemporaines, tels que ceux engendrés par les changements climatiques (Corner, 1999). 

Qualités urbaines

Ces principes, élaborés notamment par Bentley dans son ouvrage Responsive Environments (Bentley et Al. 1985), sont les qualités principales permettant une bonne qualité de vie en contexte urbain. Les qualités présentées ici sont pertinentes afin de saisir si l’élaboration de projet répond aux standards d’un bon aménagement urbain. 

 

PERMÉABILITÉ  

La qualité de la perméabilité se mesure dans la quantité d’alternatives d’accès au site. Plus le lieu se trouve connecté au reste du tissu urbain, plus il permet de saisir des occasions pour y accéder, et ce, à travers différents types de mobilité. La perméabilité est donc directement liée aux concepts d’accessibilité, de connectivité et de mobilité active et passive, à travers la marchabilité et la cyclabilité. 

 

VARIÉTÉ  

Pour qu’un lieu facilement accessible soit utilisé, il doit se doter d’une variété d’expériences, d’usages et de formes : la variété permet l’inclusion de plusieurs clientèles (enfants, adolescents, adultes, aînés) sous plusieurs formes (repos-assis, déplacement-mouvement, regroupement-debout). Cette variété est donc directement liée aux concepts de mixité d’usages, mais aussi à la densité afin de rendre cette variété soutenable. 

 

LISIBILITÉ 

La lisibilité, allant de pair avec la perméabilité, se réfère à la perception d’un lieu par les individus qui l’utilisent. La séquence des espaces et des sous-espaces doit être clairement articulée sous forme d’un réseau clair et cohérent afin que le lieu soit facilement appropriable et bien utilisé.  Cette notion inclut également les enjeux de transparence, afin que l’usager puisse différencier les espaces publics et privés. 

 

ROBUSTESSE 

La robustesse d’un lieu est déterminée selon le nombre d’usages qu’elle peut offrir dans un même espace donné. Plus un lieu offre de flexibilité dans ses usages et son espace, plus elle assure son adaptation et sa résilience à la population à travers le temps, et donc ultimement sa pérennité. 

 

APPROPRIATION VISUELLE  

L’appropriation visuelle n’est pas à confondre avec la lisibilité. Cette qualité a plus a trait à la symbolique liée aux différents éléments dans l’aménagement urbain. En effet, selon Bentley, un lieu doté d’appropriabilité visuelle aiderait les gens à prendre conscience des choix que l’environnement leur permettrait. Cette qualité est donc intimement liée à l’idée de la représentation qu’on se fait d’un espace ou d’une ville, soit la carte mentale d’un espace donné. 

 

RICHESSE 

La richesse se rapporte aux qualités multisensorielles d’un lieu. Elle se retrouve dans des éléments qui caractérisent l’expérience vécue de l’espace. Que ce soit avec la lumière, l’ambiance sonore, les matériaux et textures et les champs visuels proposés, la richesse d’un lieu consiste en l’amalgame complexe de ces paramètres entres eux. Ce faisant, l’usager profite d’une expérience complète et agréable en utilisant ou traversant un lieu. 

Critères d’analyse mesurables

En se référant aux théories évoquées précédemment, le landscape urbanism permet d’obtenir une vue d’ensemble du projet et de ses stratégies. En réfléchissant d’abord au paysage, des notions culturelles liées à l’identité et à la mémoire collective passent par la réinterprétation du lieu. Celui-ci évoque les concepts du tiers-paysage requalifié en un nouveau paysage post-industriel collectif. 

La transformation du paysage intègre une dimension sociale qui suggère l’appropriation des espaces et la consolidation d’une ville et de sa périphérie en tant que tiers-lieu. Le développement du site et la reconnexion à la ville soutient la théorie du Smart Growth.  

L’intégration de systèmes environnementaux en cohérence avec le paysage renforcit la résilience du lieu. La résurgence de l’eau, analysée sous le principe du water sensitive urban design est gérée de manière à être intégrée autant techniquement que symboliquement dans le contexte bâti et les espaces publics.  

L'inclusion de notions de design urbain, tel que l’aménagement des espaces publics, la mixité des usages et de ses usagers, la matérialité et le cadre bâti viennent renforcir l’ancrage culturel, social et environnemental au lieu et aux systèmes qui y sont intégrés. 

Le cadre théorique en lien avec la notion de paysage permet d’identifier trois axes de résilience selon lesquelles le projet pourra être analysé, soit la résilience sociale, la résilience culturelle et la résilience environnementale. Dans chacun de ces axes, des critères mesurables peuvent être identifiés afin d’analyser de manière objective l’intervention. Nous retrouvons donc : 

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